Le tourisme durable : une nouvelle façon de voyager responsable
|Encore énigmatique, le tourisme durable n’en demeure pas moins un enjeu d’avenir incontournable. Comment continuer à voyager sans se soucier de son impact sur l’environnement, du respect des populations locales, alors que le climat se dégrade perpétuellement et que toujours plus de territoires se dénaturent ? Les réponses ici.
Le début du XXIe siècle a mis en exergue deux mouvements bien antagonistes. D’un côté les consommateurs aveugles qui consomment sans se soucier le moins du monde de leur impact sur l’environnement et de l’autre les consommateurs dits éclairés qui commencent à assimiler que préserver la planète est nécessaire, si ce n’est indispensable, pour la survie des générations futures. C’est loin d’être abracadabrantesque de dire que chaque geste peut sur le long terme changer la donne, même si ces efforts paraissent désuets comparés au poids des grandes firmes qui peinent à devenir responsables et éthiques. Cette dernière catégorie de personnes engagées prouve que les mentalités finissent par changer, que les problématiques d’avenir ne sont plus l’apanage d’une minorité. Aujourd’hui nous allons nous intéresser au développement durable et plus particulièrement au tourisme durable ou comment voyager autrement, de façon responsable.
Le tourisme durable, c’est quoi ?
Étymologiquement le substantif durable signifie « de nature à durer longtemps » ; tourisme lui « le fait de voyager, de parcourir pour son plaisir un lieu différent de celui où l’on vit habituellement ». Fusionner ces deux termes et l’on obtient le tourisme durable : un tourisme alternatif qui vise à préserver durablement les ressources naturelles, sociales et culturelles des territoires. Le tourisme durable ne veut pas dire limiter le développement économique mais simplement le penser autrement, en limitant les impacts environnementaux tout en respectant les populations locales.
Le tourisme durable regroupe plusieurs formes, l’écotourisme, le tourisme équitable, solidaire, responsable et social. Ces termes varient de l’un à l’autre mais si on pouvait tenter de les résumer autour d’un enjeu commun, ce serait : « Voyager autrement, dans le respect de son environnement ». Plus d’un milliard de touristes par an vont et viennent aux quatre coins du globe ! L’impact sur l’environnement est dantesque. Sensibiliser et responsabiliser les touristes à cette problématique reste un grand défi car le tourisme durable reste marginalisé.
Comment pratiquer le tourisme durable ?
Voyager de manière durable n’est pas mission impossible ! Comme dit précédemment le tourisme durable se fonde sur trois piliers majeurs qui sont le respect de l’environnement, l’équité sociale et la viabilité économique. Il suffit de se poser les bonnes questions corroborées par des principes et des règles à suivre.
En amont de votre voyage, demandez-vous si le moyen de locomotion préconisé est respectueux de l’environnement. Si vous le pouvez, privilégiez ceux émettant le moins de gaz à effet de serre. Par exemple le train à l’avion. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible notamment lorsque l’on part dans un pays lointain. Dans ce cas, essayez de partir pour une durée correcte – ne pas se rendre aux États-Unis pour un weekend – et de compenser l’impact de votre trajet par une attitude irréprochable et par des petits gestes bénéfiques pour l’environnement. Pour votre logement, il est préférable d’éviter les hôtels souvent gaspilleurs et pollueurs plus que de raison. Préférez la location d’un appartement ou le logement chez l’habitant.
Une fois arrivé sur place, il s’agit de ne pas passer pour le touriste irrespectueux. Respectez la culture des populations autochtones comme les codes vestimentaires, les monuments visités, les différents lieux de cultes. La faune et la flore environnante doivent également être respectées ; ne jetez pas vos déchets n’importe où, ne cueillez pas les fleurs et ne ramenez pas d’animaux sauvages.
Pour vos déplacements, privilégiez les transports en commun comme le bus, le tram, le train aux grosses cylindrées pollueuses. Modérez votre consommation d’eau dans les pays chauds comme ailleurs. Soyez généreux avec les locaux, ne ramenez pas chez vous des choses dont vous n’avez plus l’utilité. Mangez local, ce serait dommage de partir à l’étranger pour rester dans son petit cocon. Et en plus vous participez à la survie de la planète.
Soyez responsable quoi ! Vous voyez que ce n’est pas grand-chose. Le tourisme durable peut facilement s’organiser seul mais une multitude d’acteurs peuvent vous aider, vous donner des conseils et même organiser vos voyages.
Quelques acteurs du tourisme durable
Le tourisme durable reste un terme plutôt sibyllin. Et à l’instar du développement durable beaucoup tentent de s’en déclarer acteurs sans vraiment respecter les principes fondamentaux. Effet de mode, bonne image de marque à la clef… c’est parfois trop tentant. Voici plusieurs exemples de protagonistes authentifiés.
D’une part on trouve les associations certifiant la qualité des principaux acteurs telles que Agir pour un Tourisme Responsable – ATR – créée en 2004, qui remet un label à des tour-opérateurs partageant les valeurs du tourisme durable comme la solidarité, la qualité et la transparence. Bien sûr le sésame ne s’obtient pas dans une pochette surprise et ATR ne le donne qu’aux plus méritants. De l’autre les réseaux tels que Bastina qui regroupent différents acteurs du tourisme alternatif en vous proposant d’organiser vos voyages durables.
Puis il y a les petits acteurs du tourisme durable comme École Hôtel Solar, une initiative que l’on voudrait voir plus souvent ! Un hôtel respectueux de l’environnement en plein Paris (14e) avec des réalisations comme la récupération de l’eau de pluie pour l’arrosage, des petits-déjeuners 100 % bio, des panneaux solaires… Le prix n’est pas vraiment différent d’un hôtel classique – 89 euros la chambre petit-déjeuner inclus – tout en faisant un geste pour la planète.
Grande latitude, elle, est une agence spécialisée dans le voyage solidaire à Madagascar avec pour principal but de favoriser les projets durables et éthiques et de contribuer économiquement au développement de l’île. Voyager pour donner, quoi de plus motivant ?
Dans les années à venir, le voyage durable va – on l’espère – prendre de l’ampleur. Les profondes mutations sociétales et environnementales en cours ne permettent plus de continuer à voyager comme d’antan. Et si l’on cessait de toujours attendre les décisions de nos politiciens pour commencer les changements par le bas ? À vous de jouer.